Créer du choix est l’un des moteurs fondamentaux de l’innovation. Le choix suscite le débat, favorise la concurrence et motive l’innovation. Il y a toujours quelqu’un d’autre sur le marché qui cherche à offrir un choix au-delà de ce qui existe déjà. La décision que les gens choisissent généralement est celle qui leur simplifie la vie.

Par exemple, regardez comment les gens choisissent leur appareil mobile. Au début, la majorité d’entre nous au niveau professionnel n’avait qu’une seule possibilité pour accéder aux e-mails et aux applications : le Blackberry. Aujourd’hui, avec des appareils, tels que les iPhone et Android, qui utilisent des API ouvertes, nous bénéficions d’un choix plus large que jamais. En outre, le mobile de chaque personne peut être unique et personnalisé à son goût.

Pourtant, une grande partie du monde des réseaux est toujours retenue par un manque de choix en raison d’une technologie propriétaire. La majorité des réseaux de communications d’aujourd’hui à travers le monde sont constitués de solutions totalement intégrées qui offrent très peu de latitude dans la conception du déploiement. Dans un monde dont on n’envisageait pas jadis qu’il pût être axé sur les logiciels, il fut un temps où les solutions totalement intégrées avaient un sens. Il n’y avait pas le choix et c’était la solution la plus facile.

Pour être plus précis, un réseau se composait d’une série d’appareils, avec le logiciel incorporé dans chaque appareil. Les prestataires de services avaient le confort de pouvoir commander une solution complète, ce qui, pendant des années, s’est avéré très bien, car nous n’avions pas la capacité de déployer facilement des logiciels sur l’ensemble d’un réseau. Donc, vraiment, le « choix » n’a jamais même été envisageable dans l’histoire des réseaux jusqu’à récemment.


La montée des logiciels

En fait, la virtualisation des fonctions réseau (NFV) n’était encore qu’un simple concept il y a juste trois ans. Mais au cours de ces trois années, le monde des réseaux a connu une évolution remarquable et jamais on n’a eu autant de choix. Le logiciel est maintenant roi et son premier acte est d’ouvrir les réseaux et de briser les limites des logiciels propriétaires et « orientés boîtier » pour donner aux opérateurs de réseaux la possibilité d’assouplir leurs réseaux en les rendant programmables.

Cette montée des logiciels est une des raisons pour lesquelles les déploiements en « boîte blanche » gagnent en popularité dans les Data Centers. Une boîte blanche est en fait tout simplement du matériel vierge sur lequel un opérateur de réseau peut installer le logiciel ou le programme de son choix. En environnement de data center, le logiciel qu’ils souhaitent peut être déployé sur la boîte blanche qu’ils souhaitent, quand ils le souhaitent.

Cette approche de la boîte blanche est maintenant en train de s’infiltrer dans le reste du monde des réseaux. Prenez par exemple les systèmes de lignes (ou liaisons optiques). Comme les déploiements d’aujourd’hui sont habituellement constitués de solutions totalement intégrées, les opérateurs de réseaux peuvent se diversifier uniquement en utilisant différents fournisseurs sur différents tracés, dans différentes zones géographiques ou par type d’application.

Avec des systèmes de lignes ouverts, les prestataires de services peuvent se diversifier en choisissant un fournisseur pour le système de ligne et mettre en concurrence plusieurs fournisseurs pour les ajouts de canaux au gré du développement du réseau. À mesure que ces réseaux s’ouvrent et deviennent de plus en plus programmables, les fournisseurs de systèmes traditionnels verront l’avantage du choix et chercheront à encourager un élargissement de ce choix en s’impliquant dans les communautés Open Source et en les soutenant. Cela favorisera une plus grande innovation dans les domaines des logiciels et des services.

 

La clé de l’ouverture des réseaux

Ce qui va finalement faire ou défaire l’ère des réseaux ouverts n’est pas simplement le choix lui-même, mais la « facilité » de choisir. Réseau défini par logiciel (SDN) et orchestration sont les clés pour libérer ce potentiel. Vous avez besoin d’une solution d’optimisation WAN ? Rendez-vous dans la boutique en ligne des fonctions réseau virtuelles (VNF) la plus proche et procurez-vous la VNF de votre choix. Vous en avez besoin tout de suite ? Grâce au SDN et à l’orchestration, quelques clics devraient suffire.

Cela ne signifie pas la fin du matériel, loin s’en faut. Vous verrez maintenant des équipementiers de systèmes se concentrer sur des solutions capables de satisfaire ou de dépasser les caractéristiques de performances requises des applications sous-jacentes. Que les objectifs de performances soient des débits plus élevés, une agrégation de services plus dense, l’augmentation de la portée des signaux ou la réduction du délai de transit, les équipementiers continueront d’innover afin d’assurer des solutions ouvertes et programmables, mais sans devoir créer eux-mêmes les logiciels.

Nous l’avons vu dans le monde des smartphones, où le développement de plates-formes programmables a créé une nouvelle économie et une nouvelle culture numériques. L’innovation dans cet espace nous a permis de ne plus devoir acheter de CD-ROM et de disquettes. À la place, nous pouvons télécharger facilement des applications et transformer nos smartphones en navigateurs GPS virtuels, boussoles virtuelles, baladeurs virtuels, portefeuilles virtuels, etc. Les vendeurs de périphériques ont ouvert leurs plates-formes avec des API pour les applications et laissé les startups faire le reste tandis qu’ils se concentraient sur fournir un meilleur matériel sur le marché.

Cette nouvelle économie s’apprête à conquérir le monde des réseaux.

C’est un monde que l’on peut difficilement qualifier de rétrograde en matière d’innovation. On oublie souvent que c’est l’incroyable augmentation de capacité due à l’amélioration constante de la photonique qui a permis aux vitesses de l’Internet de suivre la demande et l’évolution des comportements. Mais le monde des réseaux a manqué de choix, par nécessité bien plus que pour toute autre raison.

Jusqu’à présent. Le choix est en train d’apparaître dans les réseaux et tout le monde en profite, depuis le consommateur qui regarde Netflix jusqu’au data center hébergeant les vidéos, et tout ce qui existe entre les deux.