Si votre médecin pouvait recevoir ces données en temps réel, il pourrait les comparer à votre dossier médical pour voir si elles étaient totalement anormales et ainsi vous avertir pour que vous consultiez immédiatement. Mais, si votre entraîneur personnel recevait ces mêmes informations, parviendrait-il à la même conclusion que votre docteur ? En effet, votre entraîneur dispose d’une base de données différente, qui peut comporter votre rythme cardiaque au repos ainsi que celui pendant un entraînement à haute intensité. Sachant que vous êtes sans doute en train de vous entraîner, il conclurait plutôt qu’il n’est pas nécessaire d’aller aux urgences, en fin de compte.

Cet exemple montre clairement que se contenter d’accepter des données brutes, sans filtres et sans analyses adaptées, ne suffit plus et peut potentiellement avoir de sérieuses répercussions. Il est au contraire essentiel de disposer de divers points de vue en matière d’interprétation des données. Ceci ne s’applique pas seulement à notre santé ou aux situations du quotidien, mais aussi aux réseaux de communication qui transportent et hébergent nos données.

Pour atteindre cet objectif, le réseau ne doit pas se contenter d’une certaine autonomie : il doit être capable de s’adapter, de se configurer et de s’entretenir en permanence. Remarquez toutefois qu’une automatisation accrue s’accompagne du risque pour le réseau de devenir trop rigide et de potentiellement agir de manière inadaptée sans évaluer le contexte dans son ensemble.

C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de réseaux avec un contrôle « fondé sur l’intention » qui profitent d’une automatisation par logiciels sans abandonner totalement le contrôle. Un contrôle fondé sur l’intention permettra de guider le réseau vers une réaction adaptée aux exigences changeantes des utilisateurs et aux problèmes inattendus. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de nous assurer que nos réseaux ne sont pas seulement autonomes, mais adaptifs.

Les opérateurs européens sont en train de s’adapter

Les opérateurs européens se préparent à la connectivité massive requise pour l’Internet des objets (IoT) et la 5G : les technologies qui soutiendront l’accès aux données en temps réel et leur partage, comme par exemple votre dossier médical entre votre entraîneur et votre docteur. Mais cela n’est pas sans poser certains défis. Se connecter coûte de moins en moins cher alors que l’IoT et la mobilité génèrent des zettaoctets de données tous les ans. La demande dépasse de loin la connectivité des lignes fixes et les revenus issus de ces services de données continuent à diminuer.

Les utilisateurs professionnels évoluent et achètent des services plutôt que des produits individuels, comme l’accès à des solutions dans le cloud. Chez eux à la maison, les utilisateurs recherchent le côté pratique, ce qui pousse à faire converger les lignes fixes, la télévision et le haut débit. Il existe aussi une attention plus concentrée sur l’augmentation des investissements dans le haut débit et la quête vers la large bande rurale se poursuit : comme par exemple, l’initiative ambitieuse de l’Union européenne de fournir à la moitié des foyers en Europe au moins 100 Mbit/s d’ici 2020.

Les opérateurs vont ainsi devoir rechercher de nouvelles opportunités, s’étendre dans de nouveaux domaines, élargir leurs gammes de produits et adopter des partenariats intersectoriels. Ils s’adaptent en substance : en passant d’une offre de service unique sur mobile, de voix et de données à une gamme complète de services convergents intégrant des services mobiles et de ligne fixe, ainsi que du contenu et des supports numériques.

Les principaux aspects d’Adaptive Network

Adaptive Network tire parti de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage machine et des analyses par logiciel pour examiner les nombreux points de données générés à un instant donné afin de permettre au réseau de réagir aux demandes des utilisateurs et de s’adapter sans intervention humaine. Ceci est possible grâce à des fonctions logicielles sophistiquées, capables de déceler des motifs profonds et pertinents dans les données ou le contenu afin d’éclairer une prise de décisions intelligentes pour les organisations, ou dans ce cas, leurs réseaux.

Adaptive Network repose sur trois éléments fondamentaux : l’automatisation et le contrôle par logiciel, les analyses et l’intelligence, et une infrastructure programmable. Il permet ainsi aux opérateurs réseau de faire évoluer leurs infrastructures actuelles afin de transformer leur réseau en boucle de communication relayant les informations issues des éléments du réseau, des instruments, des utilisateurs et des applications, par le biais d’une couche logicielle pour analyser et agir.

Diagramme des piliers d’Adaptive Network

Les opérateurs EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) suivent d’ores et déjà cette voie, en passant de l’évaluation de nouvelles technologies réseau à leur adoption. Pour la plupart, en évitant les remplacements sauvages à grande échelle et en choisissant une évolution constante et cohérente qui perfectionne une modification avant de passer à une autre, en s’adaptant et en apprenant pendant ce processus.  On voit les opérateurs s’engager dans de nouveaux partenariats afin de répondre aux futures demandes du haut débit, innover dans de nouveaux niveaux d’interopérabilité entre les réseaux, passer à des solutions multicouches à équipementiers multiples et activer de nouveaux services, comme celui de donner aux clients d’entreprise la capacité de dimensionner instantanément des fonctions réseau virtuelles (VNF) à la demande grâce à des possibilités de commande en libre service.

En s’embarquant dans ce parcours vers Adaptive Network par la voie de l’évolution, ces opérateurs vont au-delà des réseaux autonomes en rendant leur infrastructure plus programmable et intelligente par étapes, en laissant le réseau être flexible et croître avec l’entreprise et ses besoins. Ces opérateurs prennent également conscience que, pour la réussite d’Adaptive Network, il est important de pouvoir choisir ses prestataires et de disposer d’un logiciel d’automatisation fonctionnant avec plusieurs équipementiers. En adoptant l’ouverture, ils peuvent sélectionner les technologies qui répondent le mieux à leurs besoins en termes d’adaptabilité opérationnelle, de performances, de consommation électrique et de télémétrie. Cela permettra de nettement réduire les coûts, d’augmenter la souplesse et d’obtenir une architecture réseau hautement flexible, capable d’évoluer pour profiter de toutes les futures innovations.

Cela s’agit d’interpréter les données

Les données, qu’il s’agisse des Big Data ou des Small Data, nous affectent tous et pour les utiliser à notre meilleur avantage, il faut les analyser de manière appropriée. Tout comme un médecin et un entraîneur personnel doivent analyser différemment votre rythme cardiaque, le réseau doit être intelligent et flexible afin de recueillir aussi bien les Small Data (des événements survenant très rapidement, comme une élévation anormale du rythme cardiaque du client) que les Big Data (des tendances fondamentales, permettant au réseau d’anticiper les défaillances avant qu’elles ne surviennent), et ensuite prendre des décisions basées sur des politiques définies. Adaptive Network permet de le faire. Par exemple, un des choix dicté par une politique peut être l’examen et/ou l’intervention d’une personne, ce qu’un réseau totalement autonome ne permet pas.

En assurant la présence d’un facteur humain derrière le contrôle et la gestion du réseau, Adaptive Network pourra déceler les problèmes avant qu’ils ne se produisent, tout en garantissant un contrôle optimal grâce à un technicien expérimenté. Cela permettra aux prestataires réseau d’offrir des réseaux dotés de vitesse, d’efficacité et de fiabilité.

À mesure que le trafic issu du haut débit mobile et de l’IoT augmentera, il se produira un raz-de-marée dans la quantité des données traversant les réseaux des opérateurs. Pour être certains de pouvoir faire face à cette explosion de la demande, les opérateurs doivent associer de manière plus efficace les actions des humains et des machines, créer des réseaux souples et adaptatifs, capables de relever les défis émergents sur le secteur, dès à présent et à l’avenir.